La maison de "l'Antonin"
Bienvenue chez moi "l'Antonin"
Bien le bonjour à tous !
Je tenais bien évidemment à vous souhaiter la bienvenue sur le site de la "Maison de l'Antonin" et à vous apporter quelques précisions quant à ma maison.
Delphine et Stéphane ont mis un point d'honneur à la rénover en respectant au maximum les lieux afin de préserver son âme et son authenticité.
J'avoue que cela me plait assez même si je trouve certaines choses ou aménagements superflus et inutiles...
Mais il faut bien vivre avec son temps !
Une grande partie des objets, aujourd'hui exposés en décoration dans ma maison étaient couramment utilisés à mon époque et vous pourrez vous amuser à en retrouver l'utilité première souvent oubliée et même quelques fois surprenante !!! (en cas de doute, n'hésitez surtout pas à demander, vos hôtes se feront un plaisir de vous renseigner).
La vie de ma famille était organisée autour de la pièce principale et donc de l'imposant "cantou" (c'est le nom de la grande cheminée ouverte sur la pièce) qui était, à l'époque, l'unique moyen de chauffer la bâtisse, certe, plus ou moins efficacement mais également le seul moyen de faire cuire nos aliments.
La taille de la chambre située au rez de chaussée (qui n'était autre que celle de vos hôtes) témoigne de la difficulté de chauffer à l'époque les maisons telles que la mienne qui manquait, je dois bien le reconnaître, d'isolation.
De chaque côté de l'âtre, les bancs (équipés chacun d'une tablette de bois escamotable) également appelés "cadieras" (grandes chaises en patois) nous permettaient de nous maintenir au plus près du feu durant les veillées hivernales auxquelles pouvaient se joindre occasionnellement nos voisins ou amis qui venaient souvent de loin à pied !
On jouait alors aux cartes, on discutait, on apprenait les dernières nouvelles du pays, quelles belles soirées passées...
Vous aurez très certainement remarqué la forme particulière des pommes des chenets (coupoles).
Trés pratiques, on posait à l'intérieur les allumettes suédoises, quelques noix ou châtaignes ou tout autre petit objet abandonné ici ou là...C'était en fait un véritable fourre-tout !
Les cadieras étaient, outre leur utilité première de chaises, également destinées à contenir du sel. Vous constaterez que celle de gauche présente au centre de son assise un coffre.
Pour quelles raisons me direz vous ? Je vous pose une colle là !?!?
Et bien c'était l'ancêtre de votre réfrigérateur actuel !!!
Le cochon, par exemple, tué dans l'année et sec pouvait finir dans ces coffres.
Sous le cantou, sur le côté gauche de l'actuel poêle à bois, se trouve toujours pendu un ensemble de chaînes et de crochets destinés, à mon époque, à suspendre les chaudrons dont ma chère et tendre se servait au quotidien pour cuisiner.
Au centre de la pièce, l'imposante table de campagne (hormis le plateau qui a été remplacé il y a quelques années, victime de son âge) et les bancs sont d'origine !
Ils en ont vu défiler, je peux vous le dire, des convives et des arrière-trains...
Les tiroirs disposés de part et d'autre de la table étaient utilisés pour ranger le pain, fabriqué maison et souvent en grande quantité pour plusieurs jours (le pain se conservait très bien à l'époque et puis, il faut reconnaître aussi...on était peut être un peu moins difficiles qu'aujourd'hui...).
Ces mêmes tiroirs pouvaient également trouver une autre utilisation bien plus surprenante...
Je vous laisse chercher !
Une idée ?
Non.... pas cela
Hmmm ?
Non, toujours pas...
La réponse ?
Et bien en fait, il leur était possible d'accueillir les fessiers des chérubins !
Oui ! Une fois bien assis et calés à l'intérieur à l'aide de coussins et de divers "pétas" (chiffons et serviettes) ils pouvaient manger à table, tout comme les adultes !
Les concepteurs de la chaise haute n'ont donc rien inventé !
Le "Chef de famille" (en l'occurrence moi même !) qui mangeait habituellement en bout de table s'asseyait le premier et se chargeait de trancher le pain après y avoir tracé à la pointe de la lame de SON couteau sur la face plane, le signe de croix (superstition ou croyance obligeait...). Cette tradition perdure aujourd'hui encore dans nombre de familles "du coin".
La famille et les éventuels convives prenaient place ensuite de part et d'autre de la table, les hommes d'un côté et les femmes de l'autre.
Tiens....cela a-t-il réellement changé ?!?
On dégustait ensuite les plats locaux cuisinés au cantou... (le pounti qui n'est autre que le plat anti-gaspi de l’époque, la vrai farce dure, la mique, les bourriols ou encore la célèbre et délicieuse flognarde !)
Que de bons moments !!!
Les repas étaient ainsi pris au rythme du balancier de l'horloge comtoise toujours présente aujourd'hui.
Sachez, pour la petite histoire, que le mécanisme de l'horloge était remonté chaque semaine afin qu'elle ne s'arrête jamais (superstition là aussi ou simplement pour éviter qu'elle ne se dérègle et ne fasse des caprices...).
Les pièces se trouvant à l'étage ont été rajoutées, remplaçant ainsi avantageusement un grand grenier ouvert aux quatre vents autrefois inchauffable.
Ce grenier servait à entreposer les denrées alimentaires à l'abri des rongeurs et de l'humidité.
Deux pans de mur en planches de bois fermaient à mon époque l'escalier actuel.
Bonjour les courants d'air !!!
A la cave, la salle de bain ancienne a laissé place à la buanderie.
Sur la gauche de la buanderie, trône un grand pressoir à raisin acheté il y a plusieurs dizaines d'années du côté de Bordeaux.
Réinstallé à sa place actuelle, par François et Simone (les grands parents de Delphine et Stéphane), il a ensuite régalé durant de nombreuses décénnies les membres de la famille, amis et voisins avec le jus de pomme "bio-maison" (qui se transformait ainsi naturellement, après quelques jours en cidre et qui faisait le bonheur des enfants).
La matière première était préalablement cueillie sur les différents pommiers de la propriété puis triée et rincée manuellement avant d'être broyée et pressée. Le jus ainsi obtenu était mis en bouteilles quelques jours de repos plus tard puis stérilisé et bouchonné.
Toutefois, depuis quelques années, les arbres dispersés sur le terrain ont bien vieilli et beaucoup ont disparu ou ne produisent plus une quantité suffisante de fruits.
Delphine et Stéphane ont entrepris ces dernières années de replanter des pommiers ("des variétés de pays") afin de pouvoir faire perdurer cette tradition familiale fort sympathique et appréciée de tous.
Vous avez très certainement remarqué sur les photos cette petite cabane de pierre couverte de lauze, située devant la maison.
Elle accueillait autrefois le four traditionnel à pain (four à bois).
Les pâtons étaient introduits depuis l'intérieur de la cabane par la voûte de pierre visible dans la pièce à l'aide d'une grande pelle en bois. Ils montaient lentement, subissant la chaleur et prenant un peu le goût du bois. Le four n'existe plus aujourd'hui mais on peut voir au sol , à l'extérieur , en contournant la cabane la présence des briques sur lesquelles cuisait le pain.
Enfin, la grange, avec son étable construite et 1881 comme en témoigne la date gravée sur la pierre (clé de voûte appelée également le "voussoir central") signé par un certain "B.F".
Ces initiales correspondent au nom de la personne qui l'a bâtie.
Désolé mais je ne suis plus en mesure de me rappeler son nom... (un certain Baptiste très certainement...)
A l'intérieur, figés dans le temps, se trouvent les différentes charrettes à foin ou autres outils que nous avons utilisé il n'y a pas si longtemps si l'on y réfléchit bien..........
Au pied de la grange se trouve le puits. Ce puits, source de vie où nous avons fait tant d'allers et retours...par n'importe quel temps... jamais asséché mais quelle corvée, notamment pour ces dames !!!
Sur sa droite, vous pourrez remarquer la présence d'un bac... ce bac qui n'a été que l'ancêtre de votre machine à laver le linge (encore un "progrès")...
Ma chère épouse et Maria en auraient certainement rêvé...
Delphine et Stéphane projettent de rénover cette grange dans un avenir plus ou moins proche et de l'aménager également en logement.
Voilà...
J'espère que je ne vous ai pas trop ennuyé avec mes histoires...
Je souhaite juste que ces précisions, sur ma maison, vous donneront l'envie de venir chez moi à Billoux !
L'Antonin
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